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Grève chez Assa Abloy (ex-Vachette): Un cas emblématique

 

Dans la région, tout le monde l'appelle "Vachette", même si l'entreprise fait partie du groupe suédois, Assa-Abloy depuis 1997. C’est le leader mondial des solutions d’ouverture de porte, côté en bourse, qui fait d'importants bénéfices (800 millions d'euros en 2012...)

Mais depuis mardi 22 juillet, les travailleurs qui passent devant l'usine savinienne ralentissent, et certains saluent d'un geste ou d'un coup de klaxon les grévistes installés sous les drapeaux de la CFTC, CGT, FO et CFDT. Il y a grève chez Vachette.

Que se passe t-il ? Encore un plan "social" ? L'entreprise connaîtrait-elle des difficultés, une baisse de résultats ?

Rien du tel. Tout va très bien chez Assa Abloy. L'unique problème vient des actionnaires qui, aussi nantis soient-ils, n'en ont jamais assez. Le "toujours plus" en guise de stratégie d'entreprise, on licencie, sans état d'âme.

"L'an passé,  le groupe a annoncé 30 fermetures de sites dans le monde. Le lendemain, sa cotation en bourse avait carrément doublé" explique un syndicaliste. 

Car c'est toujours en terme de "coût" du travail qu'il est usuel de racler encore des points supplémentaires, quelques zéros bien gras sur le papier. Même lorsque tout va bien, même quand les profits sont déjà énormes, grâce – faut-il le rappeler - au savoir-faire des ouvriers.. "Nous aussi nous voulons que notre entreprise marche bien" déclare une gréviste, "Mais là, on ne comprend pas, ou plutôt, on comprend trop bien".

 

En 2012, l’action ASSA ABLOY a rapporté près de 14%. A comparer avec le livret A qui rapporte 1%...

En avril dernier, la direction annonçait lancer quatre "études de prix". Fin juin, elle est passée du mot "étude" à "projet", et rend aujourd'hui les conclusions de deux des quatre dossiers…

Et c'est le mot redouté d' "externalisation" qui a mis en colère les salariés. Externalisation vers des pays où la main-d'œuvre est si peu rémunérée qu'il y a encore quelque profit supplémentaire à racler pour les actionnaires… Roumanie ? Chine ? La direction affirme qu'aucune décision n'est encore prise. Toujours est-il que 21 postes à temps-plein sont en jeu.

"Nous, on n'attend pas pour leur donner notre décision: c'est non, pas question de laisser faire" explique un élu du CE.  "Avant, on travaillait sur les composants, les ateliers d'usinage… Et on nous a expliqué que notre métier se recentrait sur l'assemblage… Alors elle est où la stratégie d'entreprise, maintenant qu'ils veulent délocaliser deux chaînes d'assemblage ?"

Très conscients du poids du calendrier dans la mobilisation (par le plus grand des hasards, c'est à la veille des congés annuels que tombe la mauvaise nouvelle), les grévistes s'organisent et se donnent rendez-vous à la reprise, le 25 août. 

 

 

 

« Le courage, c’est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser , pour qu’aucun fil ne casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés »   Jean Jaurès Discours du 30 juillet 1903 au lycée d’Albi.

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Grève chez Assa Abloy (ex-Vachette):  Un cas emblématique

le 01 August 2014

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